“Brenda Howard est considérée comme la “mère des fiertés”, car elle créa la première marche de commémoration des émeutes de Stonewall…”
Brenda Howard, la mère des fiertés
Grande figure LGBT, Brenda Howard est une militante bisexuelle qui créa la première marche des fiertés aux États-Unis.
Elle est une membre majeure du Gay Liberation Front, une association qui oeuvre pour la liberté des homosexuels, et de la Gay Activists Alliance créée quelques jours après les émeutes de Stonewall.
En 1993, elle fonde le New York Area Bisexual Network, une association qui vient en aide aux personnes bisexuelles. Cette association fait notamment pression pour que la marche des fiertés de Washington inclue les bisexuels dans la manifestation. En effet, à cette époque, les mouvements de contestation étaient surtout centrés sur les personnes homosexuelles.
En 1986, elle est une des personnes qui ont fait adopter la loi anti-discrimination par rapport aux homosexuels, à New York.
Elle est considérée comme la “mère des fiertés”, car elle créa la première marche de commémoration des émeutes de Stonewall. C’est également elle qui imagina la “Pride Week”, une série d’événements (conférences, ateliers, spectacles, etc.) qui ont lieu toute la semaine de la marche. Il s’agira de la genèse des marches des fiertés actuelles.
Brenda Howard meurt le 28 juin 2005. Il existe aujourd’hui un prix Brenda Howard qui récompense les personnes œuvrant pour la cause bisexuelle.
Michael Dillon
Né Laura Dillon, Michael est un médecin, écrivain et moine bouddhiste anglais.
Il est le premier homme trans à avoir bénéficié d’une phalloplastie (création d’un pénis par opération chirurgicale).
À la naissance, Dillon est assigné fille et est prénommé Laura.
Dillon a toujours préféré se vêtir de façon masculine et a toujours eu le ressenti d’être un homme emprisonné dans un corps de femme.
En 1939, il reçoit un traitement auprès du docteur Foss. Ce dernier expérimente l’administration de la testostérone afin d’arrêter le cycle menstruel. Cependant, le docteur Foss insiste pour que Dillon voie un psychiatre.
Étant donné que des rumeurs se répandent, Dillon fuit à Bristol où il travaille dans un garage. Son apparence devenant de plus en plus masculine, ses collègues le considèrent comme un homme.
Suite à de nombreux évanouissements liés à de l’hypoglycémie, Dillon est soigné à l’Infirmerie Royale. Il attire alors la curiosité d’un des rares chirurgiens plastiques de l’époque. Ce dernier pratique une double mastectomie (ablation des seins) sur Dillon et lui remet un certificat afin qu’il puisse changer de sexe et de nom sur son acte de naissance. Ce docteur met également Dillon en contact avec le docteur Gillies, pionnier dans la chirurgie plastique. Il est reconnu pour pratiquer des opérations de reconstruction du pénis chez les soldats blessés ou les personnes intersexes.
Par ailleurs, Dillon s’inscrit en fac de médecine au Trinity College de Dublin sous son identité légale : Laurence Michael Dillon.
Gillies pratiquera 13 interventions chirurgicales pour construire le pénis de Dillon. Le médecin prétextera une hypospadias (malformation du pénis) pour masquer les réelles motifs de l’opération.
Dillon ne fréquentera jamais les femmes par peur d’attirer l’attention et car il pense qu’un homme incapable de mettre une femme enceinte ne la mérite pas. Il se montrera ouvertement misogyne afin de brouiller les pistes.
En 1946, Dillon publie Self : A study in Endocrinology and Ethics sur ce qu’on appellera plus tard la transidentité. L’auteur dira dans ce livre que l’inadéquation entre le sexe biologique et le genre est un phénomène inné et qu’il est impossible de changer ce ressenti par de la psychanalyse. Dès lors, le seul traitement consiste en un traitement médical. Le corps doit bien s’adapter à l’esprit et non l’inverse.
Dillon ne dira jamais publiquement qu’il est un homme trans, mais par un concours de circonstances, il est démasqué et il affirme alors officiellement son genre masculin justifiant son opération par une malformation du pénis.
Sous la pression de la presse, Dillon fuit en Inde où il sera ordonné moine bouddhiste.
Bayard Rustin
Militant et conseiller de Martin Luther King Jr, Bayard Rustin dédiera sa vie à de nombreuses causes.
Durant ses études, il assiste aux conférences de l’organisation pacifiste American Friends Service Commitee. Il rejoint ensuite la ligue des jeunes communistes des USA et s’engage pour les droits civiques.
En 1941, il organise une marche sur Washington pour dénoncer les discriminations raciales dans l’armée. Sous pression, le président Franklin Roosevelt signe en juin 1941 l’Exécutive Order 8802 qui interdit les discriminations raciales dans les entreprises militaires, ce qui met fin au projet de marche à Washington.
En 1947, Rustin organise avec l’organisation CORE (Congress of Racial Equality) une journée de réconciliation où un rassemblement de personnes noires et blanches demande la fin de la ségrégation dans les transports.
En 1953, Bayard Rustin est emprisonné pour relations homosexuelles et perd son poste au sein de CORE.
En 1957, il devient le conseiller de Martin Luther King Jr et répand les mouvements de lutte non violents aux États-Unis.
En 1963, il est le dirigeant de la marche de Washington pour l’emploi et la liberté.
Il militera pour les droits LGBT à la fin de sa vie.
Ifti Nassim
Poète et militant pour les droits LGBT au Pakistan, Ifti Nassim se sent attiré par les hommes dès son adolescence.
Ayant lu dans un magazine que les homosexuels étaient plus tolérés aux États-Unis, il part vivre à Chicago en 1947.
En 1986, il fonde l’association Sangat, qui signifie “ensemble”, à Chicago. Cette association a pour but de défendre les droits des personnes LGBT.
En 1995, il publie son premier recueil de poésie nommé Narman (hermaphrodite en ourdou). Il s’agit du premier livre sur l’homosexualité en ourdou qui fera scandale au Pakistan où il sera vendu sous le manteau.
En 1996, Ifti Nassim est intégré dans le Chicago Gay and Lesbian Hall of Fame et sera le sujet d’un documentaire réalisé par Mazhar Zaidi en 2007.
Sources :
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