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Sylvia Rivera : grand figure du militantisme transgenre

Dans les années 1970, Sylvia Rivera fait partie de groupes tels que le Gay Liberation Front et la Gay Activists Alliance. Elle fonde également avec Marsha P. Johnson le Street Transvestite Action Revolutionaries (STAR), un groupe d’aide aux jeunes gays, trans et drag queens sans domicile fixe.



Sylvia Rivera est une militante américaine transgenre, drag queen et travailleuse du sexe connue comme étant une grande activiste en faveur de la communauté LGBTQIA+ et une héroine des émeutes de Stonewall

Enfance

Sylvia Rivera, d’origine portoricaine et vénézuélienne, est née le 2 juillet 1951 à New York. À l’âge de trois ans, Sylvia, abandonnée par son père et suite au décès de sa mère, devient orpheline. Sa grand-mère, conservatrice, l’élève mais désapprouve son attitude jugée trop féminine,notamment par l’utilisation de produits cosmétiques et de maquillage.

Sylvia se retrouve alors à la rue à l’âge de 11 ans et décide de se prostituer. Elle est ensuite recueillie par un groupe de drag queens.

Les émeutes de Stonewall

Avant les émeutes de Stonewall, Sylvia Rivera était très engagée dans le Mouvement pour la Libération des Noirs et le Mouvement pour la Paix.

Bien qu’elle ait été désignée comme celle qui lança la première brique lors des émeutes de Stonewall, on ne sait pas avec certitude si Sylvia Rivera y était bien présente. En effet, les versions divergent : tantôt Sylvia affirme qu’elle était présente au bar le Stonewall Inn avant le début des émeutes, tantôt Marsha P. Johnson, amie de Rivera, déclare dans une interview qu’elle se trouvait elle-même avec Sylvia Rivera dans un parc lors du début des émeutes.

L’historien David Carter, auteur du plus important livre à propos des émeutes de Stonewall, a recensé des témoignages affirmant que Rivera n’était pas présente lors de ces émeutes, mais l’un des témoins insistait pour que Carter écrive dans son livre qu’elle était bien présente afin que “les jeunes trans portoricaines à la rue puissent avoir un modèle.”

Dans les premiers portraits de Sylvia Rivera, dans les années 1970, celle-ci ne mentionne ni les émeutes de Stonewall, ni une quelconque forme d’activisme de sa part. Sylvia aurait changé de version en voyant l’intérêt porté à son amie Marsha P. Johnson pour sa présence à Stonewall et son activisme auprès de la communauté LGBTQIA+.

Certains chercheurs ont critiqué le travail de Carter qui selon eux, aurait choisi les sources qui l’intéressaient afin d’exclure de la lutte LGBTQIA+ une non-blanche, drag queen, prostituée et excentrique.

Formation des premiers groupes militants

Dans les années 1970, Sylvia Rivera fait partie de groupes tels que le Gay Liberation Front et la Gay Activists Alliance. Elle fonde également avec Marsha P. Johnson le Street Transvestite Action Revolutionaries (STAR), un groupe d’aide aux jeunes gays, trans et drag queens sans domicile fixe. Sylvia s’inquiète pour  “les gamins qui, comme elle, commençaient à faire le trottoir dès l’âge de dix ou onze ans, et qui, après quelques années seulement, mourraient d’un coup de poignard ou d’une overdose ou se retrouvaient enfermés dans des vies sans issue.

En novembre 1970, STAR et Gay Liberation Front récoltent suffisamment d’argent pour louer un appartement de quatre chambres à remettre en état. Cet appartement, baptisé le STAR house, nécessitait de nombreux travaux afin d’accueillir les jeunes personnes gays, trans ou drags. Sylvia et Marsha n’hésitent alors pas à se prostituer afin de récolter l’argent nécessaire à ces rénovations et pour que les jeunes n’aient pas à la faire à leur place. Le projet ne durera malheureusement que quelques mois.

Derniers combats

Sylvia Rivera perd son amie Marsha dont le corps a été retrouvé dans une rivière en 1992. À cette époque, Sylvia vit dans un abri délabré.

Dans les années 1990, un groupe LGBTQIA+ américain la reconnaît finalement et la met à l’honneur lors de la Pride de New York en 1994 dédiée aux émeutes de Stonewall.

En 1997, elle emménage dans la Transy House, un immeuble qui héberge des personnes trans sans domicile fixe. Cette maison s’inspire de la STAR house fondée auparavant par Sylvia et Marsha. Rivera y vivra jusqu’à la fin de sa vie avec sa compagne Julia Murray qu’elle avait rencontrée dans ce même immeuble.

Sylvia est également très engagée dans l’Église communautaire métropolitaine de New York qui milite en faveur des personnes LGBTQIA+. Elle y organise et coordonne la distribution des vivres. La banque alimentaire de cette église porte d’ailleurs aujourd’hui le nom de Sylvia Rivera.

Après sa mort, l’Église communautaire métropolitaine crée un refuge pour les jeunes personnes LGBTQIA+ à la rue qui sera baptisé Sylvia Rivera’s Place.

En 2000, Sylvia participe à la Word Pride où selon elle, elle est célébrée comme  “la mère du mouvement mondial pour les trans et du mouvement de libération gay”.

C’est aussi à cette période que Sylvia Rivera reprend l’organisation STAR qu’elle rebaptise Street Transgender Action Revolutionaries. Durant les derniers mois de sa vie, elle milite toujours pour que justice soit rendue pour les personnes trans victimes de meurtres et pour que l’ État et la ville de New York s’engagent à protéger les personnes transgenres.

Sylvia Rivera meurt à l’âge de 50 ans en février 2002. D’après la militante pour les droits des trans Riki Wilchins, “à bien des égards, Sylvia était la Rosa Parks du mouvement transgenre moderne, une expression qui n’a été forgée que deux décennies après Stonewall”.

 

Conclusion

Qu’elle ait participé de près ou de loin aux émeutes de Stonewall ou non, Sylvia Rivera restera une grande figure de la défense des personnes trans à New York. Elle a fait partie de nombreuses associations pour la protection des personnes gays, transgenres et drag queens, elle s’est également investie auprès des personnes dont l’identité de genre et/ou la sexualité, posant problème, s’étant retrouvées à la rue. Elle a donc été réhabilitée aujourd’hui comme l’une des plus grandes figures militantes en faveur du mouvement LGBTQIA+.

 
SOURCES
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sylvia_Rivera
https://www.boutique-lgbt.fr/blogs/news-lgbt/sylvia-rivera
IMAGE
https://recoveringdemocracyarchives.umd.edu/themes/lgbtq-activism/
https://www.vogue.co.uk/arts-and-lifestyle/article/who-was-sylvia-rivera
https://blogs.20minutos.es/1-de-cada-10/2020/04/20/sylvia-rivera/
Khadiaja Houmimi

ARTICLE ÉCRIT PAR

KHADIJA HOUMIMI

Rédactrice, traductrice et philologue en langues française et espagnole

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